Histoire d'une tarte aux cerises - DDIFFUSION

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Histoire d'une tarte aux cerises

Choses de la Vie


HISTOIRE D’UNE TARTE AUX CERISES






Voici la longue histoire chimique d’une tarte de supermarché. (source VS 05/02)

HISTOIRE DE LA PÂTE
Pour obtenir la farine, les grains de blé ont été enrobés d’un fongicide avant semis. Pendant sa culture, le blé a reçu de 2 à 6 traitements de pesticides selon les années, 1 traitement aux hormones pour raccourcir les tiges afin d’éviter la verse et 1 dose importante d’engrais : 240 kg d’azote, 100 kg de phosphore et 100 kg de potassium à l’hectare, tout de même !  
Le blé moissonné, dans le silo, après récolte, les grains sont fumigés au tétrachlorure de carbone et au bisulfide de carbone, puis arrosés au chlopyriphosméthyl.
Pour la mouture, la farine reçoit du chlorure de nitrosyl, puis de l’acide ascorbique, de la farine de fève, du gluten et de l’amylase.  
Ensuite, il faut faire lever la pâte. La poudre levante est traitée au silicate de calcium et l’amidon est blanchi au permanganate de potassium. Pas de pâte sans corps gras. Ceux-ci reçoivent un antioxydant (pour éviter le rancissement) comme l’hydroxytoluène de butyl et un émulsifiant type lécithine.

HISTOIRE DE LA CREME
La crème sur laquelle vont reposer les cerises se fait avec des oeufs, du lait, et même de l’huile.  
Les oeufs proviennent d’un élevage industriel où les poules sont nourries avec des granulés contenant des :  
antioxydants (E300 à E311),  
- arômes,  
- émulsifiants : alginate de calcium,  
- conservateurs : acide formique,  
- colorants : capsanthéine,  
- agents liants : lignosulfate  
- et enfin des appétants : glutamate de sodium, pour qu’elles puissent avaler tout ça.
Elles reçoivent aussi des antibiotiques, bien entendu, et surtout des anticoccidiens.  
Les oeufs, avant séchage, reçoivent des émulsifiants, des agents actifs de surface comme l’acide cholique et une enzyme pour retirer le sucre du blanc.  

- * Le lait provient d’un élevage industriel où les vaches reçoivent une alimentation riche en produits chimiques :  
antibiotiques : flavophospholipol (F712) ou monensin-sodium (F714)  
- antioxydants : ascorbate de sodium (F301), alphatocophérol de synthèse (F307),  buthyl-hydrox-toluène (F321) ou éthoxyquine (E324),  
- émulsifiants : alginate de propylène-glycol (F405) ou polyéthylène glycol (F496),
- conservateurs : acide acétique, acide tartrique (E334), acide propionique (F280) et ses dérivés (F281 à E284),
- composés azotés chimiques : urée (F801) ou diurédo-isobutane (F803),  
- agents liants : stéarate de sodium,  
- colorants : F131 ou F142  
- et enfin des appétants pour que les vaches puissent manger tout ça, comme le glutamate de sodium.
Les huiles, quant à elles, ont été  
extraites par des solvants comme l’acétone  
- puis raffinées par action de l’acide sulfurique,  
- puis lavageà chaud,  
- neutralisées à la lessive de soude,  
- décolorées au bioxyde de chlore ou au bichromate de potassium  
- et désodorisées à 160°C avec du chlorure de zinc.  
- Enfin, elles ont été recolorées à la curcumine.
La crème de la tarte, une fois fabriquée, reçoit des arômes et des stabilisants comme l’acide alginique (E400).

HISTOIRE DES CERISES
Les cerisiers ont reçu pendant la saison entre 10 et 40 traitements de pesticides selon les années.
Les cerises sont  
- décolorées à l’anhydride sulfureux  
- et recolorées de façon uniforme à l’acide carminique ou à l’érythrosine.  
- Elles sont plongées dans une saumure contenant du sulfate d’aluminium  
- et à la sortie, reçoivent un conservateur comme le sorbate de potassium (E202).

Elles sont enfin enduites d’un sucre qui provient de betteraves qui, comme les blés, ont reçu leur bonne dose d’engrais et de pesticides. Ce sucre est extrait par  
- défécation à la chaux et à l’anhydride sulfureux,  
- puis décoloré au sulfoxylate de sodium,  
- puis raffiné au norite et à l’alcool isopropylique.  
Il est enfin azuré au bleu anthraquinonique.
Par ces traitements, les cerises ayant donc perdu tout leur goût, il est necessaire d’ajouter un parfum artificiel alimentaire. Ce parfum est une recréation synthetique du goût et de l’odeur à partir d’éléments artificiels issus de la chimie du pétrole aux prix de revient extrêmement faible – par économie d’echelle – en comparaison du parfum naturel de fruit. L’exemple développé est ici la cerise, mais de tels composés servent à recréer aussi bien des parfums artificiels de fraise, d’ananas, de framboise, de miel, de caramel , de muguet.. etc.  
Le parfum artificel de cerise se compose donc des molécules synthétiques (donc à la stéréochimie inversée) suivantes
- acétate d’ethyle
- acéthyl méthylcarbinol  
- butyrate d’isoamyle  
- caproate d’ethyle  
- caprylate d’isoamyle  
- caprate d’ethyle  
- butyrate de terpenyle  
- geraniol  
- butyrate de geranyl
- acetylacetate d’ethyle  
- heptanoate d’ethyle  
- aldéhyde benzoique  
- aldéhyde p-toluique  
- vanilline  

Bon Appetit ! (N.D.L.R.)
(1) La DJA. Ou dose journalière admissible, donne le niveau de consommation sans danger. Elle est exprimée en milligrammes d’additif par kilogramme de consommateur.
La dose journalière sans danger est donc plus faible pour les enfants que pour les adultes.
mais a t-on déjà fait une étude sur la combinaison et le cumul de divers aliments, principe de base de tout repas ?   (N.D.L.R.)
(2) Famille chimique caractérisée par une (ou plusieurs) double liaison entre deux atomes d’azote dans la molécule.
(3) Un grand nombre d’additifs n’ont pas de DJA spécifiée. On peut les employer « quantum satis », c’est-à-dire à la quantité nécessaire pour obtenir l’effet voulu. C’est le cas de l’acide ascorbique E300 (vitamine C) ou de l’acide citrique E330. qui fut à tort dénoncé comme dangereux sur une liste anonyme qui circula en 1976 sous le nom – abusif –de tract de Villejuif.  

 
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